Ferme les broussailles

Il y a de ces petits moments magiques lorsqu’on visite un endroit, qui se produisent comme un cadeau, un peu comme si les éléments s’étaient contactés pour créer une surprise sortie de nulle part.  Une légère brume, un matin frais, une odeur d’herbes mouillée puis des êtres humains fascinants. Observer la routine matinale de quelqu’un est toujours un grand moment d’intimité.

 

Le matin où nous sommes arrivés aux Broussailles a été pour nous l’un de ces moments, magique et intime.

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Un bref tour dans la bergerie, Julie nous parle du troupeau, des petits détails, de la personnalité de chacune des chèvres. Elle répond patiemment aux petites questions avec un petit sourire en coin, comme si c’était la première fois qu’elle les entendait. Puis caché plus loin dans les champs, sous ses conseils, nous observons le plus beau moment de la journée. Marchant joyeusement vers les champs aux côtés de leur bergère, les chèvres se préparent pour une autre journée dans les broussailles. Suivant docilement le chemin tracée par le chef. Décidément, le lien invisible qui se tisse entre un troupeau et ses bergers reste un mystère millénaire qui fascine encore. Qui émeut presque.

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Tous ceux qui ont un jour caressé le rêve bucolique de ferme ne ressortent pas indemnes de leur visite à la Ferme des Broussailles. Au-delà du charme indéniable des lieux et de ses habitants, c’est probablement l’authenticité qui marque le plus les gens. Car ici, on ne travaille pas. On cultive. Avec amour, avec respect, avec valeurs la matière et ce que la terre a à offrir. Une symbiose avec la nature qui se goûte dans chaque bouchée.

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Puis, finalement autour d’un café, on échange sur tout, sur rien, mais surtout sur la situation actuelle face à l'agriculture raisonnée. Le désir d’être maître chez soi, de s’offrir les moyens de se nourrir avec sens et respect. De l'offrir aux autres aussi.

 

Parce qu’invariablement, les gens sont de plus en plus séduits par des lieux et des produits tels que la Ferme des Broussailles proposent. En conclusion, Julie et Jean-François nous partagent leur espoir que ce nouvel intérêt des consommateurs envers le local prenne racine et que le regard sur l’agriculture dite paysanne ait lui aussi un nouveau souffle. Que le Québec s'offre les moyens de produire autrement. En attendant, il y aura toujours le bon fromage et les belles rencontres.